Question de corpus
Maupassant : extrait de « Une vie »
Une vie est le premier roman de Guy de Maupassant, il fut publié pour la première fois en 1883. Ce roman raconte les différents événements de la vie de Jeanne. Ce passage est un extrait du chapitre un, il nous montre Jeanne songeant un soir à sa fenêtre. Dans une ambiance nocturne qui prête aux rêves, la nature se mélange aux songes de la jeune fille qui perçoit chaque détail de ce qui l’entoure.
Tout au long du texte, Maupassant nous décrit une atmosphère nocturne qui apparait comme irréelle, presque merveilleuse. Tout d’abord, il fait nuit, mais l’obscurité n’est pas totale: « les demis-ténèbres », ligne 10. On imagine donc une atmosphère chaleureuse et intime, baignant dans la lueur de la lune : « dans la molle blancheur de la nuit » ; on observe d’ailleurs une antithèse entre le terme « blancheur » et celui de « nuit » qui renvoie au noir de l’obscurité. Ensuite, Jeanne sent toutes les odeurs qui se répandent jusqu’à elle. Il y en trois sortes. La première qui provient du jasmin proche d’elle, « Un jasmin grimpé autour des fenêtres d’en bas exhalait continuellement son haleine pénétrante » est une odeur forte qui est présente sans interruption. La seconde provient de l’odeur des petites feuilles qui ne sont pas encore totalement ouvertes : « L’odeur plus légère des feuilles naissantes », cette odeur parait plus douce et en partie couverte par l’odeur du jasmin comme si elle n’arrivait pas à se faire une place face à la première senteur qui, elle, diffuse son odeur avec insistance. On peut penser que Jeanne est représentée par cette seconde odeur et qu’elle tente, elle aussi de se faire une place dans son monde. La dernière odeur est celle provenant de la mer qui n’est présente que lorsqu’une rafale de vent l’apporte au nez de Jeanne, « les saveurs fortes de l’air salin et de la sueur visqueuse des varechs ». Enfin, Jeanne se concentre sur le monde qui l’entoure et