Race et histoire de claude lévi-strauss : synthèse et analyse de l'oeuvre
I. Contexte de l’ÉCRITURE DE L’œuvre et notion de race
II. ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES DE L’AUTEUR et influence intellectuelle DE Claude LÉVI-Strauss : Marxisme et linguistique
III. RACE ET HISTOIRE : L’œuvre
A. Race et Culture
B. Diversité des cultures
C. L'ethnocentrisme
D. Cultures archaïques et cultures primitives
E. L'idée de progrès
F. Histoire stationnaire et histoire cumulative
G. Place de la civilisation occidentale
H. Hasard et civilisation
I. La collaboration des cultures
J. Le double sens du progrès
IV. PORTÉE DE L’œuvre ET RÉSUMÉ DE LA POLÉMIQUE NÉE À LA SUITE DE LA PARUTION DE RACE ET HISTOIRE
Introduction
« En vérité, il n’existe pas de peuple enfants ; tous sont adultes, même ceux qui n’ont pas tenu le journal de leur enfance et de leur adolescence[1]. » C’est avec cette célèbre phrase, à la fois poétique et profondément révolutionnaire, que Claude Lévi-Strauss pose les contours de la thèse qu’il va défendre tout au long de son ouvrage Race et histoire : il n’y a pas de sociétés sans dimension historique. Cette intuition a deux conséquences capitales, ce sont les deux lignes de force de l’ouvrage : la lutte contre l’ethnocentrisme et la discussion de la notion de progrès – et plus particulièrement du progrès vu d’Occident ; les cultures existent et se renouvellent en interaction les unes avec les autres en même temps qu’elles ont besoin d’un repli identitaire pour affirmer leur singularité.
En d’autres termes, Claude Lévi-Strauss, dans Race et histoire, veut montrer que la doctrine raciste est sans fondement, en même temps qu’il s’attaque à la forme inversée de cette idée : c'est-à-dire la position qui prétend pouvoir tirer des conclusions d’infériorité biologique de certains groupes d’humains au regard du soi-disant progrès culturel accompli par d’autres. Ainsi, l’ethnologue français