Racine, Britannicus Acte 2 commentaire
Cet extrait de l’œuvre de Racine, vers 381-406 nous raconte l’aveu de Néron, le coup de foudre de celui-ci envers Junie. Tout d’abord, ce coup de foudre est brutal, bouleversant et définitif. Brutal, tellement cela est rapide, Néron dit : « J’aime, que dis-je, aimer ? J’idolâtre Junie » au vers 384, alors que ce dernier ne la voit que pour la première fois. Au vers 381 Néron ne se reconnaît plus, il parle de lui à la troisième personne du singulier « Néron est amoureux », ceci est la preuve que cet évènement bouleverse la vie de Néron. De plus, ce coup de foudre est définitif, car au vers 383 le destin a frappé, « Depuis un moment et pour toute ma vie » affirme Néron « Narcisse s’en est fait » vers 381. Cela annonce aussi la suite, car dorénavant Néron aimera Junie et ne pourra rien y faire. Celui-ci sera obsédé par cette dernière. Chez Racine, le coup de foudre passe toujours par le regard, les yeux. En effet, cette scène est entièrement basée sur le jeu de regard des deux individus, Junie et Néron. C’est pourquoi le champ lexical de la vue est présent tout le long de cet extrait : « vue » V-387/395, « yeux » V-388/394/401/406. Malgré cela, les yeux de ceux-ci ne se croisent pas. La présence des adjectifs possessifs « mes », « ses » devant le mot « yeux » nous permettent de l’affirmer. De plus, si leurs yeux s’étaient croisés, l’auteur, ici Racine, aurait sans aucun doute utilisé le déterminant possessif « nos ». Néron est obnubilé par son amour pour Junie, amour qui n’est absolument pas réciproque. Ce coup de foudre est donc unilatéral. Par conséquent, le mari de Junie : Britannicus, ne sera pour