Radiguet
Ainé de sept enfants, Raymond Radiguet est le fils du dessinateur Maurice Radiguet (1866-1941) et de Jeanne Marie Louise Tournier (1884-1958).
Après l'école communale, il passe l’examen des bourses et entre au lycée Charlemagne à Paris. Considéré d'abord comme un bon élève sauf dans les disciplines artistiques, il obtient ensuite des résultats scolaires médiocres qui le décident à quitter le lycée en 1914 pour faire l’école buissonnière. Il s’adonne entièrement à la lecture dans la bibliothèque familiale, dévorant les écrivains des xviie et xviiie siècles, notamment La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette, puis Stendhal, Proust, et enfin les poètes, Verlaine, Mallarmé, Arthur Rimbaud, Lautréamont1.
En avril 1917, Raymond rencontre Alice, une jeune voisine de ses parents à Saint-Maur qui vient de se marier avec Gaston, parti au front. La liaison de Radiguet (14 ans) avec Alice alors que le mari de celle-ci est dans les tranchées inspirera Le Diable au corps2. Cette liaison ne durera qu'un an et, à partir de 1918, il s’éloignera peu à peu de la jeune femme.
En septembre 1921, à Piquey, loin de Paris, où l’a entraîné Jean Cocteau, il a terminé Le Diable au corps. L’année suivante, au Lavandou cette fois, toujours avec Cocteau et ses amis, il écrit son deuxième et dernier roman, Le Bal du comte d’Orgel.
En 1923, Bernard Grasset lance Le Diable au corps de façon spectaculaire, sur le thème : « le premier livre d’un romancier de 17 ans ». Devant une telle publicité, qu’elle juge de mauvais goût, la critique est surprise, voire moqueuse et hostile. Mais, après la publication, Radiguet reçoit de chaleureuses félicitations d’écrivains tels que Max Jacob,