Rage contre le pacifique
Duras a très vite pris sa vie comme matériel de son écriture.
De l’enfance indochinoise au roman
Enfance
Marguerite Donnadieu (Duras est le village natal du père). Elle naît en 1914 à Saigon, dans une banlieue blanche qui s’appelle Gia Dinh. Les parents de Duras sont partis tenté leur chance dans les colonies (participent à l’opération de colonisation française de ce territoire). La colonie Cochinchine est à la France depuis 1897 (un territoire du Vietnam), ainsi que deux protectorats, Annam et Tonkin.
Elle a deux frères, Pierre (1910) et Paul (1911), qu’elle appelle « le petit frère ». Opposition très nette entre Pierre, dominante et cruel et Paul, très tendre avec qui elle nouera une relation incestueuse.
Enfance très instable : le père est malade et mourra en France en 1921, loin de sa famille. Elle est ballotée entre plusieurs petites villes de ces colonies. Cette famille est au-dessus hiérarchiquement des indigènes mais tout en bas du classement social des blancs. Elle reviendra dans le sud-est de la France pendant deux ans (ce qui nourrira deux romans).
La concession
En 1924, sa mère s’installe dans un poste très pauvre, les relations sont très difficiles notamment avec le frère. Une mendiante folle aurait poursuivi Duras et la famille aurait adopté un enfant, mort chez eux.
La concession est acquise en 1928 (Duras a alors 14 ans). La concession est régulièrement envahie par la mer de Chine. Cette expérience de la concession a duré deux ans, mais ils ne s’y rendaient que pour les weekends. Mais il y a bien qu’un seul frère pendant ces deux ans (le plus jeune, l’autre était en France). La mère inscrira ensuite sa fille au lycée à Saigon. Dans le roman elle associe l’expérience de la concession et la rencontre de M. Jo.
L’amant
Se situe deux ans plus tard, lorsqu’elle est lycéenne à Saigon (histoire raconté dans L’Amant où elle veut rendre véridique ce qu’elle avait déjà