Raymond Carré de Malberg, juriste positiviste, est né le 1er novembre 1861 à Strasbourg. Il obtient l'agrégation de droit en 1890 puis enseigne à Caen, Nancy et enfin à Strasbourg. Raymond Carré de Malberg appartient à une génération de professeurs de droit généralistes. Il commence par être historien du droit et il soutient en 1887 une thèse consacrée à l’Histoire de l’exception en Droit romain. Il devient ensuite professeur à la Faculté de droit de Caen où il s’attache à enseigner le droit civil tout en publiant assez régulièrement dans les Pandectes françaises. Ce n’est que tardivement qu’il s’engage dans la matière qui inspirera ses écrits les plus important, le droit constitutionnel. En 1914, Carré de Malberg publie son premier article significatif, consacré à « La condition juridique de l'Alsace-Lorraine dans l'Empire allemand » et il faudra attendre 1920 pour qu’il publie le premier volume de son ouvre maîtresse, la Contribution à la théorie générale de l’État. Suivent alors le deuxième tome de sa théorie générale de l’état (1922), ses principaux articles, La loi, expression de la volonté générale (1931) et enfin la Confrontation de la Théorie de la formation du droit par degrés avec les idées et les institutions consacrées par le droit positif français relativement à sa formation (1933). Raymond Carré de Malberg est à l'origine d'une étude sur la distinction entre souveraineté populaire et souveraineté nationale. Il dénonce le « parlementarisme absolu » sous la IIIe République et il propose une alternative à ce parlementarisme: donner plus de pouvoir au gouvernement. Ainsi, l'exécutif sera plus fort soumettant ainsi le législatif. Il explique que l'État est caractérisé par la puissance et que, s'il est la personne juridique suprême, il n'est pas pour autant supérieur au droit. D'après Carré de Malberg, le droit doit impérativement être séparé de la morale mais aussi du droit naturel et de la politique. Il propose l'idée que le droit découle de l'État, que