Realites des immigres en france
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Bien que la statistique publique permette d’appréhender de mieux en mieux les populations immigrées et issues de l’immigration, les études de type quantitatif sur ces dernières sont très rares en France [1] [1] L’étude que fait Michèle Tribalat à partir de l’enquête... suite. Ce texte vise à analyser le processus d’intégration des immigrés de manière positive en testant, à partir d’un matériau empirique adapté, deux principales théories ayant façonné la sociologie de l’immigration. La théorie classique de l’assimilation convergente et la théorie de l’assimilation segmentée que l’on développera ci-dessous se distinguent surtout par l’importance qu’elles accordent aux différents acteurs pouvant jouer un rôle dans le processus d’intégration. La première considère l’intégration comme un parcours individuel dont la vitesse et le résultat final dépendent des caractéristiques des migrants et de leur durée de séjour, alors que la seconde l’envisage comme le produit d’une combinaison de facteurs individuels, collectifs et institutionnels, qui peut aboutir à l’observation de fortes inégalités dans le destin des communautés d’immigrés. Dans ce texte, nous cherchons à décrire ces inégalités et tentons de détecter les mécanismes qui peuvent les expliquer. Nous montrons notamment que lorsque l’on accepte des hypothèses théoriques qui s’écartent du modèle républicain, on peut trouver des résultats originaux mettant l’accent sur la complexité et la multidimensionnalité du processus d’intégration, et la diversité des modèles d’intégration possibles.
2 Nous commencerons par un bref passage en revue théorique de travaux essentiellement américains ayant façonné la réflexion