redac tragedie
Cet enivrant amour me porte encore plus
Plus que tout, plus que la destinée de l’honneur.
Ainsi je pars, sans regrets, sans contrecœur,
Cette déesse est mienne, ce chemin est mien,
Un chemin qui, en effet, trahi Nivoirien,
Ainsi que le trône et ma destinée royale,
Malgré tout, sa beauté d’âme m’est bien trop fatale,
C’est ainsi que je vous demande de partir,
Niez, et mon âme souffrira le martyr.
YADUPOUR, lève la voix au fur et à mesure. _N’y a-t-il point de solution à ta requête ?
La colère d’Ouravi menace nos têtes,
Un homme ne peut point trahir son honneur,
Un fils de roi se doit d’être bon gouverneur
Tu ne peux pas renier ton destin pour elle,
Et enfin tu ne seras jamais digne d’elle.
CURCUMO, la tête haute, retenant des larmes. _Sachez, père, que ma requête n’est qu’amour,
Vous n’avez donc jamais aimé ? Vous, Yadupour,
Fils de feu mon grand-père Atrebate, l’amoureux,
Sa volonté seule l’aurait rendu heureux,
Mais sa mère a fait tuer sa très bien-aimée,
Et votre père esclave de sa destinée ;
Est-ce ce que vous voulez pour moi votre fils ?
Voulez-vous une ombre à Atrébatopolis ?
Ombre de moi-même, sans âme ni amour ?
Car sachez-le, je ne donnerai plus d’amour,
Je ne pourrai plus en donner, ni en avoir,
Un fantôme malheureux sans voix ni savoir
Remplacera le roi de votre pays,
Qui sera aussi bien dirigé q’un taillis.
YORANADA _Comment aimes-tu la déesse Cliona ?
Tu es mortel, tandis qu’elle vivra, tu mourras.
CURCUMO _Non mère, mon âme restera survivante,
Et ma flamme restera tout aussi brillante.
YADUPOUR, tonnant. _Il suffit ! Ta flamme n’est qu’une étincelle,
Ta famille, elle, est encore bien plus réelle.
Ton honneur ne doit jamais plus être rejeté.
Ta place est ici ! Et rien ne doit te dévier
De ta plus somptueuse destinée royale
Comme de ta plus ferme obligation nuptiale.