Relations internationales
Études du CERI N° 29 - juillet 1997
La sécurité de l'Europe centrale et orientale après l'élargissement de l'OTAN
Gilles Lepesant
Centre d'études et de recherches internationales Fondation nationale des sciences politiques
La sécurité de l'Europe centrale et orientale après l'élargissement de l'OTAN
Gilles Lepesant Collège d'Europe, Natolin (Varsovie)
« Maintenir les Russes dehors, les Américains dedans, les Allemands en bas » (to keep the Russians out, the Americans in, the Germans down), telle était la raison d'être de l'OTAN, sa mission résumée en une forte formule par le général Ismay, son premier Secrétaire général. Près de cinq décennies plus tard, le bilan de l'OTAN est à première vue flatteur. Alors que le traité de Varsovie, sa réplique à l'Est, a disparu avec la fin de la guerre froide, l'OTAN apparaît comme vainqueur et, loin de voir son existence remise en cause, attire de nouveaux membres. 27 Etats d'Europe centrale et orientale coopèrent avec elle dans le cadre du Partenariat pour la paix (PpP) et plusieurs considèrent l'adhésion à l'OTAN comme une des priorités de leur politique étrangère. Quant aux opinions publiques, les enquêtes témoignent qu'à défaut d'être toujours bien informées, elles soutiennent la candidature de leur pays à l'OTAN, en particulier en Roumanie et en Pologne, les Tchèques et les Hongrois paraissant plus indécis1. Des opérations de
1 A la question « Si un référendum était organisé demain sur l'adhésion de votre pays à l'OTAN, voteriez-vous personnellement pour ou contre cette adhésion ? », les réponses obtenues furent les suivantes.
Roum. Pour Contre ss. op. 76 3 8
Pologn e 65 5 14
Slovén. 39 21 15
Estonie 32 11 35
Hongrie 32 23 17
Lettonie 31 10 32
Lituanie 28 9 28
Tchéq. 28 21 15
Bulg. 27 13 22
Slovaq. 27 19 30
Source : « Central and Eastern Eurobarometer », Nato Review, mai-juin 1997.
Les Etudes du CERI - n° 29 - juillet 1997
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l'IFOR/SFOR en Bosnie, beaucoup