Renault au brésil
L’INTERNATIONALISATION DE RENAULT AU BRÉSIL Tanguy JACOPIN1
Au cours des années 90, le Brésil est devenu le nouvel Eldorado de l’industrie automobile puisque 11 nouveaux constructeurs s’y sont implantés – dont Renault – et que les 4 historiques (GMC, Ford, VW et Fiat) ont lancé de nouveaux plans d’investissement. Ces changements s’expliquent principalement par le retour à la démocratie, la dérégulation des économies, les succès en terme de politique économique et par le processus d’intégration regionale du Mercosur. L’originalité du positionnement de Renault ne tient donc pas dans l’investissement réalisé mais dans le fait qu’il fut le premier newcomer à réaliser son implantation. Le choix d’étudier la stratégie du constructeur français obéit cependant à d’autres considérations, et notamment au fait que la grille de lecture du GERPISA explicite tant son succès initial que ses récentes difficultés. D’après cette analyse, il existe en effet deux conditions essentielles de la profitabilité : la pertinence de la stratégie de profit par rapport au mode de croissance national du pays dans laquelle la firme évolue, la solidité du gouvernement d’entreprise (au sens de politique produit, organisation productive et relation salariale) qui doit permettre aux acteurs de la firme d’ébaucher un modèle productif. Renault a réussi, lors de son internationalisation au Brésil, à adopter un positionnement en totale adéquation avec le nouveau gouvernement d’entreprise de la matrice française (constructeur généraliste innovateur ayant une forte politique en communication – utilisation maximale d’Ayrton Senna). De plus, il faut souligner