Renault
Cas : les missiles de Cuba, la prise de décision.
En 1962, l’URSS et le régime cubain décident de collaborer étroitement dans leur lutte contre les Etats-Unis. Déjà proche idéologiquement, les deux pays mettent en place une stratégie agressive qui vise à déstabiliser leur ennemi commun.
Eloigné géographiquement, l’URSS n’a jamais semblée aussi proche aux américains que lorsque l’installation de missiles soviétiques de longue portée sur le sol de Cuba ne fut connue.
Cette brève crise présente non seulement un tournant dans le déroulement de la guerre froide mais nous permet également d’avoir un aperçu des ressorts d’une prise de décision, a priori rationnelle, des plus hauts dirigeants américains.
A priori, si l’on considère que les individus sont tout à fait rationnels dans leur prise de décision, il paraît évident que ceux-ci ont examiné toutes les solutions possibles avant de choisir celle qui leur paraît optimale.
Présenté sous cet angle, la décision du gouvernement américain de riposter aux soviétiques par un blocus de l’île, est une décision mûrement réfléchie, approuvée par tous et évidement optimale parmi tout le champ des décisions possibles.
Or appliquée à ma réalité, cette hypothèse paraît simpliste. Les individus ne sont pas parfaitement rationnels par nature et ne peuvent inventorier toutes les solutions possibles et imaginables à un problème.
Les individus produisent essentiellement des solutions à partir d’événements passés qui sont semblables ou presque, au nouveau problème rencontré.
Ainsi dans le cas des missiles de Cuba plusieurs instances aux intérêts divergeant entraient en jeu. L’armée de l’air préconisait une attaque aérienne massive sur Cuba, attaque qui comportait de grands risques diplomatiques, mais à laquelle elle était préparée depuis longtemps. D’autres solutions, telles l’échange de base militaire entre les deux grands, présentant moins d’inconvénients majeurs ont également été écartées du jeu parce