Requalification urbaine
En Suisse, l’expression « requalification urbaine » est de plus en plus en vogue dans le jargon des urbanistes, politiques et autres acteurs de la ville. Que signifie-t-elle ? Et quelles sont les implications qu’elle revêt ? L’objet de ma contribution est ici d’interroger son origine afin de mieux appréhender son signifiant dans le cadre des politiques ou des programmes d’urbanisme. De même, il paraît opportun de poser les différents enjeux, notamment sociaux, sous-jacents à la mise œuvre de ces projets.
Eclairage d’un concept
Le concept de requalification urbaine, principalement utilisé en Suisse, et tel qu’utilisé aujourd’hui par les acteurs de la ville, s’appuie sur ceux de régénération urbaine et de renouvellement urbain. Ceux-ci trouvent leur origine dans les problématiques issues de la période post-industrielles qu’on peut localiser à la moitié du XXe siècle.
Le territoire urbain issu de cette période se caractérise par de nouvelles formes qui se sont notamment concrétisées par de l’habitat ouvrier dense (courées) souvent situé autour d’un lieu de production (usine, manufacture, etc.) créant ainsi un tissu de constructions désorganisées et aléatoires. La révolution technique et la découverte de nouvelles ressources (énergétiques) a marqué la fin de ce type de production et montré l’inadéquation de cette morphologie (usine au cœur de la ville, habitats ouvriers, courée, etc.). Les acteurs politiques et économiques ont donc laissé ces morceaux de ville en déclin pour se tourner vers la périphérie (relocalisation des usines, de l’habitat pavillonnaire, et des cités ouvrières). Ce processus d’extension s’est accéléré avec la démocratisation de la voiture ainsi que la