rerumnatura1bis

1458 mots 6 pages
Lucrèce, De Rerum Natura, II, 1-36.

Commentaire

Introduction

Lucrèce fait ici le portrait du sage épicurien dont la vie est gouvernée par le plaisir. Qu’entend-il alors par plaisir ? Une vie calme, privée de désir et de douleur, et qui fuit tout ce qui n’est ni naturel ni nécessaire. Par un style imagé et poétique, Lucrèce initie son interlocuteur, Memmius, le dédicataire de l’ouvrage, à cette ascèse paradoxale.

I. La posture du sage épicurien.

Le sage est d’abord un observateur du monde qui l’environne. Le champ lexical du regard l’atteste : « spectare » (v.2), « cernere » (v.4), « tueri » (v.5), « uidere » (v.9). Regarder « est doux » parce que cela signifie qu’on est, non pas au milieu des troubles mais à l’écart, à distance de ces derniers. L’importance du regard est croissante : il permet, puisqu’il est rendu possible, d’échapper aux dangers, petits ou grands. Pour illustrer ces dangers, Lucrèce choisit l’exemple de la tempête en mer, qui peut métaphoriser les troubles ou les vicissitudes de la vie (« uentis turbantibus », v.1). Si on file l’image, le sage est alors celui qui se tient hors d’atteinte, sur la terre ferme (« e terra », v.2). Puis il donne l’exemple des guerres, fréquentes, et pour signaler l’absence de participation du sage aux combats, la scène est vue de son point de vue : la guerre devient alors un ensemble de combats, bien ordonnés dans les plaines sur lesquelles ils s’étendent, en un mot, esthétiques (« magna certamina…per campos instructa », v.5-6). En second lieu, le regard fait échapper à des dangers plus abstraits tels que l’illusion des vanités, la possession matérielle. Ainsi, l’épicurien diffère des autres hommes : stable, il se réfugie dans sa tour d’ivoire, symbolisée par les « templa » (v.8) et caractérisée par son caractère sacré, avec la connotation de « templa », par sa hauteur (« edita », v.8), au sens propre et figuré, sa solidité inébranlable (« munita », v.7) et sa tranquillité (« serena », v.8) ; les

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