Resume Persepolis
Le style de Marjane Satrapi est surprenant, à la fois d’une modernité évidente, mais empruntant aux codes de la culture iranienne. Un dessin très noir, des formes amples, des personnages hauts en couleur malgré le noir et blanc et un effet "fresque" pour des scènes particulièrement saisissantes. Elle aborde des sujets douloureux sans sombrer dans le misérabilisme, en gardant une certaine ironie sur ce monde cruel. Malgré la dureté des images et du sujet, il en ressort un véritable hymne à la vie et à l’intelligence.
Tome 1 : L’enfance de la guerre
Marjane (on aura compris qu’il s’agit d’un récit autobiographique) a dix ans, nous sommes en 1980. Enfant précoce, elle s’intéresse déjà à la politique dans un Iran en prise avec la «
Dieu est mort révolution culturelle », à savoir la montée de l’extrémisme. Un peu perdue par la ressemblance entre Marx et Dieu et ne sachant pas très bien qui sont ses ennemis (il n’est pas de bon ton de poursuivre un camarade de classe armé de clous formant un poing américain), elle réalise peu à peu l’envers du décor du monde des adultes que sont tortures, meurtres et prises de pouvoir illégitimes. Notamment lors de la visite en prison à son oncle qui sera par la suite exécuté, sous l’inculpation d’espion russe ou en affrontant la violence de ses premières manifestations publiques. Le premier épisode se termine sur la déclaration de guerre pour l’Iran, la fin de la croyance en Dieu pour la petite fille.
Tome 2 : Marjane grandit, le conflit s’intensifie
Dans la deuxième partie du récit, Marjane est adolescente. C’est l’âge de la révolte dans un pays soumis à des lois de plus en plus sévères. Iron Maiden sont des démons lubriques tandis que porter une paire de Nike trahit tout de suite votre appartenance au mouvement punk décadent.
Les clefs du paradisAu milieu de cette répression imbécile et des bombes qui