REVUE DE PRESSE
SMIC ROUTIER ETRANGERS
Le gouvernement a profité des dernières heures de l'examen de la loi Macron à l'Assemblée pour faire adopter un amendement dans le secteur routier. Le texte, voté et adopté ce samedi, prévoit d'appliquer au transport routier le dispositif réservé aux travailleurs détachés. Les chauffeurs étrangers de passage en France se verront donc appliquer les règles sociales françaises à commencer par un salaire minimum.
Sur le modèle de l’Allemagne qui a décidé d'imposer aux chauffeurs étrangers transitant par son territoire d'être payés comme leurs homologues de nationalité allemande, sous peine d'amendes, l’objectif en Allemagne, comme en France avec cet amendement de la loi Macron voté samedi, est de lutter contre le dumping social entretenu par les transporteurs disposant de filiales ou de sous-traitants dans les pays d'Europe de l'Est. L'un des aspects les plus concrets de cette concurrence déloyale est le cabotage, c'est-à-dire de chargement et le déchargement dans les 7 jours suivant la livraison initiale de marchandises qui a justifié son entrée en France - aux conditions sociales de son pays d'origine, et une fois sur son trajet de retour. Une faille qui permet donc à des entreprises françaises de bénéficier d'un transport de leur marchandise à des coûts largement inférieurs à ceux des transporteurs français, qui évidemment ne peuvent s'aligner. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le salaire net moyen d'un routier français est de 2 595 euros contre 1 290 euros en Hongrie, 1 524 euros en Slovaquie ou 1 428 euros en Pologne.
Le texte, adopté en France, sera-t-il en conformité avec les règles européennes ?
C'est la question : le secteur du transport routier de marchandises n'est en effet pas concerné par la directive de 1996 sur les travailleurs détachés. Dans la foulée de la décision allemande fin janvier, la Pologne et la République tchèque ont donc saisi la Commission européenne, qui vérifie en ce moment la conformité du