Richard long: ligne d’ardoise de cornouailles
A la fin des années soixante, l’esprit de révolte de la jeune génération manifesté partout se traduit plus particulièrement dans une mise en cause radicale du système marchant et des circuits traditionnels atelier-musée-galerie. Elle se sent en décalage avec les valeurs de l’art jugées trop classiques, et surtout trop sectaires pour l’aire moderne, et aspire à plus de liberté. Ces constats et cette perceptions nouvelle de l’espace artistique vont pousser de nombreux artistes américains et européens à quitter l’espace confiné de leur atelier pour le land, le sol, le terrain, le paysage lui-même : c’est la naissance du Land Art. Dès lors, l’œuvre est essentiellement éphémère ; elle ne tire plus sa réalité de son rapport avec le spectateur, mais est devenue indépendante. Le spectateur se transforme en simple témoin dont la présence n’est plus indispensable : il assiste à l’œuvre grâce à divers procédés modernes fournis par l’artistes (photographie, plans, films…).
Richard Long est une figure emblématique du Land Art, bien qu’à l’époque ce mouvement ne soit pas officiellement déclaré. Il fait parti de ces artistes qui ont décidé d’intervenir « in situ », c'est-à-dire de revenir au réel en s’appropriant le paysage lui –même. Il est surtout connu pour son goût pour la marche. En effet, cet artiste de terrain revendique la marche comme un moyen artistique à part entière, c'est-à-dire qu’il considère la trace laissée par l’homme sur la nature, comme une transformation artistique. Il se met alors à parcourir le monde dans le but de laisser son empreinte : A l’aide de pierres ou de bois, il trace sur le sol des formes géométriques, des symboles… Ces installations sont radicalement modernes dans le sens où, pour la première fois, le paysage n’est pas un simple décor : il est devenu le sujet, le lieu de réalisation, et il fournit les matériaux nécessaires aux travaux de Long. Ainsi, on pourrait croire que la nature se