Rien qu un peu
Anéantissez-les tous!
Suigetsu.
«Alors? Il en reste?
Non, aucun. Personne n'a survécu.
Tant mieux!»
Les ombres dansaient sur les murs, des rires machiavéliques fusaient de part et d'autre de la pièce qui baignait dans le sang. Non. Ils n'étaient pas tous morts. Un petit corps roulé en boule était parqué derrière le vieux sofa. On lui avait dit de se cacher, de ne pas faire de bruit quand ils étaient arrivés. «Les horribles personnes, disait son clan, quand ils arriveront, il faudra te cacher Suigetsu. Il ne faut pas qu'ils te trouvent quoi qu'il se passe. Tu es l'héritier tu comprends?» L'enfant ne pus contenir plus longtemps les sanglots qui lui étreignaient la gorge.
«T'as entendus?, demanda une grosse voix.
De quoi?
Un petit son, un gémissement.
Non, lui répondis son acolyte, trop occupé à détailler les poitrines des victimes.
Mais si je te dis... Ça venait de par là!»
Les pas se dirigèrent vers le sofa. Suigetsu se replia un peu plus sur lui même, comme pour devenir invisible. Il commença à se balancer d'avant en arrière pour se créer une bulle hermétique à ce qu'il se passait autour de lui. Mais ce qu'il vu en daignant lever la tête le traumatisa encore plus. L'homme s'était rapproché du sofa et s'était agenouillé au dessus de sa mère.
«Tu n'es pas encore morte, toi?»
Sa mère, agonisante, dans un dernier élan de vie, se courba et cracha sur les bottes tâchés de l'homme. Ce dernier lâcha un long et horrible hurlement.
«Cette truie! Comment as-tu osé?!, s'égosilla-t-il, dos à Suigetsu.»
Il sortit son pistolet de sa veste et visa la magnifique femme. Celle ci leva les yeux vers son fils, lui fit un dernier sourire, triste, désespéré. La balle retentit, le sang gicla partout, même sur le petit visage de Suigetsu, et la tête de la femme s'affaissa sur le sol. Suigetsu fixait la scène avec effroi. Ses larmes redoublèrent, glissant sur son visage de nacre puis finissant leur course sur le parquet, venant se mélanger au sang du clan.