Rien
La genèse de la Guerre et la Paix s’inscrit dans un double contexte, politique et artistique : politique car Picasso, alors adhérent au parti communiste, est vice-président du Comité mondial de la Paix et artistique car, comme Claude Roy l’a souligné « Picasso ne serait pas fâché d’avoir son tour ». En effet, les créations de Matisse pour la chapelle du Rosaire à Vence et celles de Chagall pour la chapelle Notre-Dame de Toutes-Grâces d’Assy ont créé une émulation à laquelle prend part Picasso. Cependant, contrairement aux deux peintres, Picasso exclue tout caractère religieux à son projet et conçoit le décor d’un Temple de la Paix.
Si la réalisation est rapide, elle est précédée de 300 dessins préparatoires entre avril et septembre 1952. Picasso réalise son œuvre pour le vestibule de la chapelle, dont l’entrée était, à l’époque, à l’opposé de l’actuelle. Ainsi, le point de départ de l’œuvre se découvre à partir de cet ancien point d’entrée.
Contrairement aux autres peintures « politiques » de Picasso, cette œuvre n’est pas liée à un évènement historique précis mais elle s’inscrit dans une certaine intemporalité. Dans un premier temps, le visiteur voit la Guerre, personnifiée par une figure anonyme qui est la première image qui s’est imposée à Picasso, celle de « la course dégingandée et cahotante d’un de ces corbillards de province ». Le Guerrier de la Paix, portant les attributs de la Justice, stoppe cette avancée. Sur son bouclier, est peinte la colombe, dont Picasso avait fait sur les affiches des mouvements pour la paix le symbole communiste de la Paix, avant qu’elle n’en devienne le symbole universel. Sous la colombe, se devine en transparence, le Visage de la Paix, celui de Françoise