Roms ou gens du voyage
Au début du XXI° siècle, des groupes entiers de "gens du voyage" semblent avoir atteint le terme de leur route séculaire, quand on les voit échoués avec leurs caravanes embourbées sur des terrains vagues dans la lointaine banlieue des villes, survivant dans des conditions précaires. Quasiment sédentarisés, ces nomades ont perdu beaucoup de leurs traditions sans pour autant s'être intégrés à la société dominante. Toujours rejetés, ils ne cessent de parcourir le monde, roulant au-delà des frontières, comme des chardons poussés par le vent . Certains font halte, trop longtemps comme si la roue de la roulotte - qui est leur symbole - s'était brisée. Ceux-là sont échoués entre deux cultures et ont perdu plus ou moins leur identité. Les Tsiganes, un peuple un peu mystérieux et inquiétant, dont on s'est fait des images d'Epinal, voire toute une mythologie, faute de les connaître. Dans la vision que l'on a des Tsiganes, quelle est la part du mythe et celle de la réalité? "Bohémiens" et Gitans sillonnent depuis des siècles les chemins d'Europe occidentale. Mais au tournant de l'an 2000 ils ont été rejoints par des milliers d'autres, arrivés d'Europe centrale quand les frontières se sont ouvertes après la chute des régimes communistes. Victimes de persécutions racistes, ils ont pris la route de l'Ouest , où les conditions de vie seraient de toute façon meilleures, et ils se sont arrêtés dans les villes d'Allemagne ou de France, en demandant l'asile politique. Ils sont devenus des sédentaires, squattant ou louant parfois des maisons à plusieurs familles. Délinquants ou cas sociaux. Redoutant d'être expulsés. Comme en Allemagne, où le gouvernement en a renvoyé par avions des dizaines de milliers, en leur donnant un pécule et en négociant leur retour avec leur pays d'origine.
Même une fois acquis le droit d'asile, les Tsiganes sont confrontés à de lourds problèmes d'identité. Pas de territoire