Ronsard je vous envoie un bouquet
Marie Dupin, jeune paysanne de Bourgueil. Il lui envoie ici un poème de 14 décasyllabes pour accompagner un bouquet de fleurs. Une nouvelle fois, il associe à la beauté des fleurs l'hommage amoureux, mais aussi la conviction de la brièveté de la vie. Ce poème est constitué de trois phrases, une par quatrain, et une seule pour les deux tercets.
Vers 1 à 4 : Envoi du bouquet et assimilation de la femme aux fleurs.
Vers 5 à 13 : La vision de la mort par anticipation.
Dernier vers : L'invite au Carpe Diem.
On pourra analyser successivement :
I. L'envoi du bouquet et assimilation de la femme aux fleurs
II. La vision de la mort par anticipation
III. L'invite au Carpe Diem
I. ENVOI DU BOUQUET ET ASSIMILATION DE LA ? AUX FLEURS
Vers 1 :
Dès le premier « je vous », le poète et la femme qu'il aime se trouvent en scène.
Le présent du verbe « envoie » actualise le geste.
Le mot « bouquet » est mis en valeur car il est séparé, isolé au centre du vers.
Vers 2 :
Le verbe « trier » suppose un choix, ce qui renforce l'attention déjà présente dans « que ma main ».
« épanies » signifie que les fleurs sont au summum de leur et suggère en même temps la proximité du déclin qui suivra cet épanouissement.
Vers 3 :
« Qui ne les eût à ce vêpre cueillies » veut dire "si on ne les eût cueillies ce soir".
Le thème du déclin envahit à présent le texte, le mot « vêpre » est mis en relief par le rejet du participe passé « cueillies » en fin de vers.
Vers 4 :
Ce dernier vers crée, avec l'assonance en "u" une impression mélancolique. Au début de ce vers 4, le détachement du participe passé « chutes » qui devance l'auxiliaire « fussent » produit un effet d'accélération. Cet ordre particulier des mots met l'accent sur la chute, la mort des fleurs. Notons enfin les sons "ch" et "f" qui font entendre un chuchotement ici.
II. LA VISION DE LA MORT PAR ANTICIPATION
Vers 5 :
Au tableau des fleurs (1er quatrain) succède la leçon.