Lecture analytique 1 : « Mignonne, allons voir si la rose… », Ronsard.

Introduction
Le poème « Mignonne, allons voir si la rose » est extrait du recueil Odes, publié en 1550. Il a été composé par Pierre de Ronsard, poète français qui fait partie d’un groupe de sept poètes nommé La Pléiade. Avec Joachim du Bellay et cinq autres poètes, il souhaite enrichir la langue française et créer une littérature nationale aussi illustre que la littérature latine.
Dans le 17e poème du livre 1, Ronsard s’adresse à une jeune fille qui serait Cassandre Salviati, fille d’un riche banquier italien, rencontrée en 1545 à l’occasion d’une fête à la Cour de Blois. Il lui déclare son amour dans un éloge appuyé par une comparaison avec la rose espérant ainsi qu’elle se laissera séduire. Il utilise pour cela un genre de l’antiquité : l’ode, poème musical constitué de trois sizains avec comme vers l’octosyllabe.
En quoi le poème est-il à la fois lyrique et argumentatif ?
Nous étudierons la nature du message qu’il adresse à Cassandre ainsi que les procédés qu’il met en œuvre pour la persuader

A Un message lyrique et symbolique. 1)La situation d’énonciation * Le destinataire : le poème débute par une apostrophe « Mignonne » au vers 1 adressée à une jeune fille. Placé à l’attaque du vers, l’adjectif substantivé est ainsi mis en valeur et valorisant. En effet, la jeune fille n’est pas nommée explicitement mais elle est évoquée par sa beauté. D’emblée, le poète exprime son amour par un terme affectueux de la poésie galante et lyrique. * Nous pouvons constater d’autre part que le terme est repris dans les deux strophes suivantes. Dans la seconde strophe, il est de nouveau mis en exergue par les nombreuses coupes que contiennent le vers. Dans la troisième strophe, « mignonne » rime avec « fleuronne ». * Enfin, le poète vouvoie la femme aimée : c’est bien évidemment une marque de respect : « votre teint » au vers 6/ « voyez » au vers 7, « si vous me croyez » au