Ronsard : ode à l'alouette
Tout d'abord, comme s'intitule d'ailleurs un de ses recueils précédents, il s'agit d'une ode. Nous verrons en quoi Ronsard reste ici très fidèle à cette forme de texte apologique.
Mais l'alouette, personnage éponyme, a ici une valeur lyrique et Ronsard, comme a son habitude, nous livre dans ce poème une sorte de "recette du bonheur", qui consiste à satisfaire ses sens par le contact avec la nature.
Le poète pourtant ne s'arrête pas à ce message idyllique. Nous observerons comment il se laisse aller à des considérations plus polémiques, critiques, sur le genre humain en général et sur une femme en particulier.
Voyons d'abord en quoi Ronsard réalise ici un exemple typique d'une ode. Une ode est un poème écrit à la gloire de quelqu'un. Dans ce cas il s'agit de l'alouette, oiseau des bois auquel l'auteur trouve toutes les qualités. Dès la première strophe, Ronsard annonce son sujet comme une évidence incontestable : aucun poète digne de ce nom ne peut résister au charme de l'alouette. La suite est composée de superlatifs qui glorifient littéralement l'oiseau : les mots appartenant au registre de l'emphase sont largement utilisés : "célébrer" (vers 4), "sur tous oiseaux" (vers 5), "et sur tous" (vers 6) insistant sur la suprématie. L'alouette est non seulement supérieure en tous points aux autres oiseaux de nos régions, que l'on trouve "ès bois", mais aussi aux oiseaux exotiques, rapportés de contrées lointaines, et que Ronsard a vus à la Cour du Roi, ceux "qui sont en cage". L'auteur utilise volontiers des expressions emphatiques, "Qu'il est bon…" (vers 7), ou des épithètes élogieux surabondants "gentille alouette amoureuse" (vers 32).
L'alouette est personnifiée, parée d'attributs