Mon cher Rousseau, vous semblez dans votre discours être sceptique quant à l’apport réel des sciences et des arts pour l’humanité, n’étant pour vous qu’un résultat de l’oisiveté des hommes, tout en en créant davantage.
Je ne partage pas cette opinion, vous m’en voyez désolé. Mais il vous faudra accepter le fait que la science joue un rôle essentiel dans l’humanité, comme je vais tenter de vous l’expliquer.

Je veux vous dire dans un premier temps que nous sommes bien d’accord sur le fait que la science répond à un besoin. Mais il me semble pour ma part que, bien loin du besoin de combler seulement l’oisiveté, la culture scientifique et la connaissance qui en découle répond plutôt à un besoin essentiel de l’homme : celui du savoir.
Comprendre le monde qui nous entoure permet à l’homme de mieux se comprendre lui-même, et ainsi de mieux trouver sa place dans la nature, qui vous est chère je le sais.
Cette connaissance du fonctionnement du système solaire, de la forme de notre planète et de son évolution autour du soleil, que « l’illustre » Galilée a payé par de l’emprisonnement avant de devoir se rétracter, c’est une lutte contre l’ignorance qui engendre souvent les superstitions et le fanatisme. Vous qui pensez qu’ « en politique comme en morale, c’est un grand mal que de ne pas faire le bien », pouvez-vous imaginer un seul instant que laisser l’homme dans l’ignorance serait lui faire du mal ? Allons donc ! Je sais que vous pensez l’inverse, sans quoi vos excellents articles ne figureraient pas dans notre Encyclopédie.

Dans un deuxième temps, songez que les sciences répondent à un autre besoin : celui du progrès. Tout d’abord, le progrès de la société qui nous a permis de vivre un peu plus sereinement sans que la loi du plus fort ne domine, qui nous fait espérer de tous nos vœux qu’un jour les hommes naitront libres et égaux en, et où l’on aura mis en place un système politique bien organisé. D’autre part, les progrès technologiques qui nous ont permis