Rousseau
Les bornes du possible, dans les choses morales, sont moins étroites que nous ne pensons ; ce sont nos faiblesses, nos vices, nos préjugés, qui les rétrécissent. Les âmes basses ne croient point aux grands hommes : de vils esclaves sourient d’un air moqueur à ce mot de liberté.
Par ce qui s’est fait, considérons ce qui peut se faire. Je ne parlerai pas des anciennes républiques de la Grèce ; mais la république romaine était, ce me semble, un grand État et la ville de Rome une grande ville. Le dernier cens donna dans Rome quatre cent mille citoyens portant armes, et le dernier dénombrement de l’empire plus de quatre millions de citoyens, sans compter les sujets, les étrangers, les femmes, les enfants, les esclaves. »
Même si certains concepts restent à expliquer comme celui essentiel de volonté générale on perçoit que Rousseau estime que sa conception propose un idéal tout à fait envisageable. En effet son idéal consiste à ce que les lois soient vraiment élaborées avec le peuple et qu’elles soient vraiment voulues par tous les membres du peuple assemblé. Ce n’est pas une utopie selon lui qu’une telle conception dans la mesure où par le passé les cités de la Grèce et surtout Rome ont procédé à l’élaboration des lois en assemblant tout le