Réflexions sur le chômage
Florence Loriaux __________________________________________________
Dans notre société en crise, le chômage fait partie de notre paysage quotidien. Nous sommes tous concerné d’une manière ou d’une autre par ce phénomène. On a parfois l’impression que la Belgique découvre le chômage massif et l’importance du déficit budgétaire, pour la 1 e fois à l’occasion de la crise des années 1970. Les différents discours à propos des chômeurs tenus par le gouvernement, les médias, les groupes politiques, l’homme de la rue, sont culpabilisants. Derrière ces jugements, se cache en fait la longue histoire de l’allocation de chômage. Or, on ne connaît plus l’origine de ce droit et la manière dont il a évolué. L’histoire de l’allocation de chômage est étroitement liée à l’évolution de l’industrialisation. À partir du moment où le salaire, fruit du travail, devient l’unique ressource pour vivre ou survivre, les travailleurs vont tenter de se prémunir contre la perte de ce salaire en cas de maladie, de vieillesse, d’incapacité de travail ou de chômage. L’histoire de ces acquis ne se fait pas sans opposition et sans retour en arrière. À chaque crise économique, alors qu’il y a une hausse du chômage, on assistera à leur remise en cause. Durant la majeure partie du 19e siècle, l’État a refusé de s’impliquer dans la protection sociale des ouvriers. Contre les risques découlant de la perte de leur salaire, ceux-ci n’ont eu pour seul recours que la charité privée et l’assistance publique, jusqu’à ce que le mouvement ouvrier s’organise et que se mettent en place, progressivement, des caisses de secours, parfois soutenues par les communes ou certains pouvoirs publics.1
La guerre et son lot de souffrances Pendant la Première Guerre mondiale, la Belgique évite une catastrophe alimentaire grâce à l’instauration du Comité National de Secours et d’Alimentation. Ce comité instaure en 1915 un système de secours-chômage destiné à toute personne