Résumé de texte "ornement et crime" adolf loos, 1909
De la même façon, le goût pour l’ornementation vient d’un instinct primitif et la culture, si elle veut continuer à évoluer, doit se défaire de ce mouvement rétrograde.
Je déplore ce contresens généralisé qui voit la plupart s’extasier devant les ornementations passées, délaissant les créations vierges de tout superflu.
Je m’évertue à essayer de faire réaliser à ces nostalgiques que l’abandon de ces fioritures n’est pas un mal, au contraire, et que l’avenir réside en ce nouvel élan de sobriété. Malgré la réalité de ce constat, les réfractaires à cette idée me font obstacle et répliquent avec plus d’ardeur par une promotion exacerbée de l’ornementation.
Cette démarche est appuyée par l’État autrichien qui, fidèle à sa réputation, fait preuve d’un conservatisme aveugle arguant que le développement de l’ornement s’accompagnera d’un sentiment de gaieté généralisé.
Cet argument fallacieux ne résistera pas à la réalité historique : tôt ou tard l’archaïsme de cette hypothèse sera évident pour tous.
Mes adversaires peuvent bien me taxer d’ermite, ma théorie ne me prive de rien : je mange à ma faim, mais les surenchères culinaires d’une époque passée me rebutent. En effet, bien plus que l’aspect esthétique, c’est le gaspillage qu’engendre le culte de l’ornementation que j’exècre par-dessus tout.
À elle seule, cette conséquence peut faire avancer à reculons tout un pays ; or comme nous le savons une population arriérée provoque inévitablement un retard de développement économique pour le pays concerné.
Effectivement, telle est la plus perverse des conséquences de la suprématie ornemaniste: le travail de l’artisan se retrouve dévalué par rapport à celui de l’ouvrier