Personnage dans le roman Une bouteille dans la mer de gaza
Mais je me suis accroché, et je ne le regrette pas : la suite du roman m’a vraiment plu. Un détail en particulier m’a beaucoup touché : un des personnages, Palestinien, est invité dans un grand restaurant avec deux Européens. Le restaurant est très luxueux. Les Européens parlent de l’Europe et de la vie facile que nous avons. Ce passage fait beaucoup réfléchir : chaque jour de leur vie, toutes les personnes qui vivent dans ces pays-là prient pour ne pas mourir bêtement dans un attentat ou simplement pour ne pas recevoir un coup de téléphone annonçant la mort d’un proche. Quand rien de tout cela ne se produit, ils estiment avoir de la chance…
Et nous, chaque jour de notre vie, nous avons tout. Moi, j’estime avoir de la chance quand j’ai quelques profs absents à l’école… ! C’est pourtant le même mot, non ?
L’auteur prend aussi le temps de s’investir dans les sentiments profonds des personnages. Ces derniers « se confient » et c’est à ce moment qu’on se rend encore plus compte de notre vie luxueuse. Valérie Zenatti (auteur) fait très bien ça, peut-être parce qu’elle a passé son adolescence là-bas et qu’elle vit maintenant en France. Un exemple :
Cher Naïm, je suis désolée. Désolée que tu te sois inquiété, désolée que tout cela se soit produit. Malheureuse, anesthésiée, vidée, c’est moi, aujourd’hui. Tu ne peux pas savoir comme ça fait du bien de pleurer de sangloter, quand les larmes sont restées bloquées en une barre dure dans le front, une barre qui m’empêchait de parler, qui m’empêchait de garder les yeux ouverts, m’empêchait de les fermer, me torturait. Un bus est entré dans mon champ de vision. Il n’en est pas ressorti. Il n’en ressortira jamais. Terrible ? C’était