Résumé, w ou le souvenir d'enfance
Le récit de fiction raconte comment un homme, Gaspard Winckler doit affronter un passé qu'il croyait oublié dans les ruines de l'île de W, près de la Terre de Feu. Île dédiée au sport, exaltant la compétition, tout en intégrant quantité de règles humiliantes dont l'application dépend parfois de la bonne volonté des juges. Ce récit, Perec l'avait écrit à 13 ans. Il l'a repris pour W.
La partie fictive du roman commence alors que Gaspard Winckler, le héros, résidant alors dans une ville d'Allemagne, reçoit une lettre mystérieuse lui proposant un rendez vous. L'autobiographie commence par ces mots :
«Je n'ai pas de souvenir d'enfance. Jusqu'à ma douzième année à peu près, mon histoire tient en quelques lignes : j'ai perdu mon père à quatre ans, ma mère à six ; j'ai passé la guerre dans diverses pensions de Villard-de-Lans. En 1945, la sœur de mon père et son mari m'adoptèrent.
Cette absence d'histoire m'a longtemps rassuré : sa sècheresse objective, son évidence apparence, son innocence, me protégeaient, mais de quoi me protégeaient-elles, sinon précisément de mon histoire vécue, de mon histoire réelle, de mon histoire à moi qui, on peut le supposer, n'était ni sèche, ni objective, ni apparemment évidente, ni évidemment innocente.
"Je n'ai pas de souvenirs d'enfance" : je posais cette affirmation avec assurance, avec presque une sorte de défi. L'on n'avait pas à m'interroger sur cette question. Elle n'était pas inscrite à mon programme. J'en étais dispensé : une autre histoire, la Grande, l'Histoire avec sa grande hache, avait déjà répondu à ma place : la guerre, les camps.»
Entre cette fiction et cette autobiographie, toutes deux narrées à la première personne, chapitre après chapitre, un rapport se noue. Diffus, il s'installe, jusqu'au terrible dénouement, lucide, froid, qui tombe comme une grande hache.
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