révolution agricole
Les mutations connues par l’agri depuis la Révolution Agricole ont modifié la place et le rôle de ce secteur dans l’activité sociale et économique. Premier, voire seul secteur jusqu’à la RA, il est progressivement marginalisé : la société rurale disparaît (Henri Mendras, La Fin des paysans) tandis qu’apparaissent des crises d’un type nouveau, passant de la sous-production à la surproduction (changement complet du mode de régulation).
1. La Révolution Agricole : une révolution sociale
La RA est présentée principalement comme une révolution économique en raison de ses conséquences sur les volumes produits et la productivité ; elle a de plus initié la Révolution Industrielle grâce aux surplus agricoles.
Elle est le résultat d’un rapport de forces politique qui oppose la gentry au reste de la société et permet l’affirmation de la démocratie en même temps que l’émergence de nouvelles classes sociales. Son origine juridique remonte aux lois sur les enclosures qui s’étalent du XVI° au XVIII° siècles : en rendant obligatoire la clôture des terres, elle renforce le pouvoir de ceux qui ont les moyens financiers de construire des murs.
Elle se caractérise par une maturation du progrès technique : sélection accrue des semences ou des races, assolement triennal systématisé, puis recul voire abandon de la jachère grâce aux progrès de la fumure, perfectionnement des instruments aratoires.
La hausse de la production par agriculteur permet de nourrir plus de bouches et de dégager de la main-d’œuvre vers les autres secteurs. Elle contribue à l’accroissement démographique (pour Malthus, la population adapte son volume à l’évolution des subsistances) et à la transition démographique. La satisfaction en biens alimentaires s’améliore, ce qui fait naître de nouveaux besoins industriels puis de services.
La RA engendre une révolution des mœurs, des valeurs et des comportements et permet le décollage économique grâce au