Rêvé pour l'hivers
Arthur Rimbaud, Poésies. Le texte est à relier à la fugue que Rimbaud a faite en Belgique et dans le nord de la France. Parti de chez lui le 2 octobre 1870 il se rend chez les demoiselles Gindre à Douai puis il se rend chez un ami de son professeur Georges Izambard dont il possédait l’adresse. Le jeune homme est heureux et détendu ce que nous sentons dans ce poème.
I Un poème revisité
Pour Jacques Plessen, critique littéraire : « Ce poème est un peu rose-bonbon, mais n’oublions pas qu’il a été écrit par un garçon de seize ans, nourri de Musset et se souvenant des espiègleries hugoliennes comme La coccinelle et La vieille chanson du jeune temps. » C’est un sonnet qui a un ancrage autobiographique, utilisé à des fins ludiques. Le texte est donc inspiré de Victor Hugo et de « La coccinelle » mais il s’en détache :
Livre I Aurore, 15 La Coccinelle Elle me dit: «Quelque chose Me tourmente.» Et j'aperçus Son cou de neige, et dessus, Un petit insecte rose. J'aurais dû, -- mais, sage ou fou, A seize ans, on est farouche, -Voir le baiser sur sa bouche Plus que l'insecte à son cou. On eût dit un coquillage; Dos rose et taché de noir. Les fauvettes pour nous voir Se penchaient dans le feuillage. Sa bouche fraîche était là; Je me courbai sur la belle, Et je pris la coccinelle; Mais le baiser s'envola. «Fils, apprends comme on me nomme», Dit l'insecte du ciel bleu, «Les bêtes sont au bon Dieu; Mais la bêtise est à l'homme.» Paris, mai 1830. Les contemplations.
Fauvette
Rimbaud propose un rêve au lecteur porté sur l’avenir émaillé de verbes au futur et devient plus désinvolte qu’Hugo. Le wagon de Rimbaud est « rose » v.1 ce qui fait écho au « petit insecte rose » mais la coccinelle (bête à bon Dieu) se métamorphose en araignée, fauvette des loups. Or Hugo dans les contemplations a beaucoup mis en scène des fauvettes. Et les fauvettes ne sont pas connues uniquement pour leurs chants printaniers. Nous pouvons ainsi lire dans le Littré « la