Saccralisation de ziadane
Au lendemain de la victoire de l’équipe de France en coupe du monde 98, la France met en avant son modèle intégratoire ; la France tricolores – la France multicolore. Le 14 juillet 1998, le directeur du « Monde », Jean-Marie Colombani, éditorialise ainsi sur la victoire de l’équipe de France : « Quelque chose a changé ou peut changer la conscience collective ayant trait à notre propre identité telle qu’elle s’est affirmée à travers un grand spectacle planétaire : multiracial, c'est-à-dire noir, blanc, beur » . Le temps d’un spectacle les français ont accepté de se regarder de face, de partager et savourer la joie de la victoire ensemble, Français de souche et fils de l’immigration. Ces Français même de souche sont allés jusqu'à même choisir Zinedine comme prénom pour leurs enfants.
Le football s’impose ainsi comme moyen incontournable d’une promotion sociale, d’une intégration ratée par l’école, l’armée et la fonction publique. Zidane le maghrébin, le kabyle ou l’enfant qui vient de la banlieue, de la cité et de la classe populaire, symbole d’une intégration réussie et d’une France qui reconnaît désormais ses fils. “Zidane va-t-il participer au rayonnement du pays comme le firent les philosophes du siècle des Lumières, nos écrivains du XIXe ou les grands intellectuels du XXe?” , s’interrogea Pascal Boniface ; directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques, il en rajoute dans l’emphase : le ballon serait devenu un élément majeur de la diplomatie mondiale, “comme si la définition d’un État ne se limitait plus aux trois éléments traditionnels (territoire, peuple,