Sacre philippe 1e
Le sacre de Philippe Ie
Intro :
« On ne nait pas saint, on le devient » (« Le sacre royal », Jacques le Golf, Eric Palazzo, Jean Claude Bonne, Marie-Noël Colette). La sacralité des rois du Moyen Age était un acquis et non un donné. Le texte dont il est question est un compte rendu de la cérémonie du sacre de Philippe Ie, le 23 mai 1059 à Reims. L’auteur est l’archevêque Gervais de Reims. On retrouve dans ce corpus deux documents iconographiques de Saint Louis que nous mettrons en relation avec le sacre de Philippe Ie.
C’est dans un contexte de crise châtelaine que le roi Philippe Ie sera sacré. La problématique consistera à se demander comment s’acquière le pouvoir royal et quelles sont les relations qui existent entre le pouvoir royal et le pouvoir ecclésiastique. Nous verrons donc dans une première partie le sacre, qui établit l’alliance entre le trône et l’Eglise, puis nous clôturerons cette analyse en tentant de faire ressortir les relations entre le roi et l’Eglise .
I. Le sacre
A) la cérémonie
-"La messe avait commencé lorsqu'avant la lecture de l'épître le seigneur archevêque se tourna vers lui et lui exposa la foi catholique en lui demandant s'il y croyait et s'il voulait la défendre." (l.7 à l.10)
En demandant au roi s'il croit ainsi, Gervais de Reims s'assure de la catholicité du futur roi des francs : le credo manifeste la foi orthodoxe. La défense de la foi et de l'église relève du ministère royal depuis l'époque carolingienne. La profession de Philippe ou professio est un engagement fort devant Dieu et les saints.
À ce moment, Philippe 1er n'a que 7ans : il est sacré du vivant de son père, comme son propre père Henri 1er et son grand-père Robert II le Pieux. Les carolingiens avaient coutume d'associer leurs héritiers au trône; c'est une tradition que la nouvelle dynastie capétienne reprend pour assurer sa pérennité et s'inscrire dans la continuité des précédents souverains. Cette pratique achève d'établir le caractère