Salvador DALI

Dali et la psychanalyse * Le Grand Paranoïaque
C’est une image à 2 sens, réalisée au moyen de figures nues dans un paysage désert. Au centre on observe des figures humaines éclairées, dans différentes attitudes, des ouvriers certainement, fatigués et décharnés. C’est la première vision que l’on a lorsqu’on observe la toile. Mais lorsque l’on s’éloigne, la figure d’un vieillard apparait, le grand paranoïaque. Pour réaliser ce tableau, Dali a utilisé sa méthode paranoïaque-critique que je vais vous présenter. * La méthode paranoïaque-critique
Dali était passionné de longue date par la psychanalyse de Freud et les études psychopathologiques de Richard von Krafft-Ebing. C’est ainsi que, atteint de paranoïa, il développe dans les années 1930 sa méthode dite « paranoïaque-critique », qu’il définit comme "une méthode spontanée de connaissance irrationnelle basée sur l’objectivation* critique et systématique des associations et interprétations délirantes".
Tout d’abord, qu’est-ce que la paranoïa ? La paranoïa est une maladie qui se caractérise chez la personne atteinte par un délire d’interprétation et de systématisation du monde qui l’entoure, et une surestimation de soi. Le paranoïaque vit et agit donc dans un monde peuplé d’hallucinations, d’interprétations délirantes des phénomènes réels, un monde qu’il domine et qu’il façonne par son désir.
La principale originalité la méthode « paranoïaque-critique » est sa dimension active et volontaire, opposée à la passivité des hallucinations recherchées par les surréalistes, ainsi que son association avec une forme de folie ou de dérèglement mental. Tel est le paradoxe, l’ambigüité de l'art de Dalí, qui balance entre l'application consciencieuse et systématique des manuels de psychanalyse et la manifestation de troubles réels, ce que Dalí résume dans son Journal d'un génie : « Je n'ai jamais refusé à ma féconde et élastique imagination les procédés de recherche les plus rigoureux. Ils ne firent que