Scène III DOM JUAN, M. DIMANCHE, SGANARELLE, Suite. DOM JUAN, FAISANT DE GRANDES CIVILITES: Ah! Monsieur Dimanche, approchez. Que je suis ravi de vous voir, et que je veux de mal à mes gens de ne vous pas faire entrer d'abord! J'avais donné ordre qu'on ne me fît parler personne; mais cet ordre n'est pas pour vous, et vous êtes en droit de ne trouver jamais de porte fermée chez moi. M. DIMANCHE: Monsieur, je vous suis fort obligé. DOM JUAN, parlant à ses laquais: Parbleu! coquins, je vous apprendrai à laisser M. Dimanche dans une antichambre, et je vous ferai connaître les gens. M. DIMANCHE: Monsieur, cela n'est rien. DOM JUAN: Comment? vous dire que je n'y suis pas, à M. Dimanche, au meilleur de mes amis? M. DIMANCHE: Monsieur, je suis votre serviteur. J'étais venu. DOM JUAN: Allons vite, un siège pour M. Dimanche. M. DIMANCHE: Monsieur, je suis bien comme cela. DOM JUAN: Point, point, je veux que vous soyez assis contre moi. M. DIMANCHE: Cela n'est point nécessaire. DOM JUAN: Otez ce pliant, et apportez un fauteuil. M. DIMANCHE: Monsieur, vous vous moquez, et. DOM JUAN: Non, non, je sais ce que je vous dois, et je ne veux point qu'on mette de différence entre nous deux. M. DIMANCHE: Monsieur. DOM JUAN: Allons, asseyez-vous. M. DIMANCHE: Il n'est pas besoin, Monsieur, et je n'ai qu'un mot à vous dire. J'étais. DOM JUAN: Mettez-vous là, vous dis-je. M. DIMANCHE: Non, Monsieur, je suis bien. Je viens pour... DOM JUAN: Non, je ne vous écoute point si vous n'êtes assis. M. DIMANCHE: Monsieur, je fais ce que vous voulez. Je... DOM JUAN: Parbleu! Monsieur Dimanche, vous vous portez bien. M. DIMANCHE: Oui, Monsieur, pour vous rendre service. Je suis venu... DOM JUAN: Vous avez un fonds de santé admirable, des lèvres fraîches, un teint vermeil, et des yeux vifs. M. DIMANCHE: Je voudrais bien. DOM JUAN: Comment se porte Madame Dimanche, votre épouse? M. DIMANCHE: Fort bien, Monsieur, Dieu merci. DOM JUAN: C'est une brave femme. M. DIMANCHE: