Schopenhauer, Le monde comme volonté et représentation. Chapitre 31 : Du génie.
2333 mots
10 pages
Schopenhauer s’attache dans cet extrait à démontrer que la perception des choses et du monde tels qu’ils sont réellement, dans leur nature profonde, n’est pas une faculté spontanée et immédiate dont chaque être est rendu capable. Il s’interroge alors sur la nature de cette faculté, c’est-à-dire sur ce qui rend un individu capable d’avoir une perception purement objective des choses et du monde, ainsi que sur la manière dont se traduit cette expérience. Afin d’y répondre, Schopenhauer soutient la thèse selon laquelle les choses et le monde ne sont visibles tels qu’ils sont réellement que lorsque l’intellect est détaché de la volonté - dont le sens est ici celui donné par Schopenhauer et qui correspond à l’essence intime de tout ce qui existe, en opposition avec la définition défendue par la plupart des philosophes correspondant à la faculté de choisir et de persévérer – phénomène appelé réflexion. L’auteur commence alors du début du texte jusqu’à l’évocation du poète capable « d’exprimer par des mots tout ce dont les autres n’ont que le sentiment » par opposer les concepts de volonté et d’intellect. Il établit ensuite le fait selon lequel tous les êtres ne sont pas dotés de la capacité de réflexion, en évoquant premièrement l’animal puis le « vulgaire ». Puis il termine en évoquant le caractère progressif de ce processus de réflexion qui résulte par un état d’étonnement représentant le point commun existant entre l’artiste et le philosophe.
Contrairement à la plupart des philosophes qui établissent un caractère indissociable entre l’intellect - qui correspond à l’intelligence ou l’entendement, c’est-à-dire à la faculté de concevoir - et la volonté telle qu’ils la considèrent, et qui une fois assemblés forment la raison ; Schopenhauer s’attache à dissocier ces deux facultés. Il considère en effet que la volonté est totalement indépendante de l’intellect puisque toute chose, même sans intelligence est pourvue d’une volonté. Il estime alors que cette dernière est,