Schopenhauer et connaissance de soi
Avant d’y parvenir, il est en effet sans caractère empirique, et bien qu’il doive au total rester fidèle à lui-même et suivre sa voie, il sera tiraillé par son démon; il ne décriera donc pas une ligne droite, mais une ligne tremblante, inégale ; il va hésiter, dévier, revenir en arrière, ressentir du repentir et de la souffrance : tout cela parce qu’il voit sous ses yeux, en petit et en gros, tant de choses qui sont possibles à l’homme et qu’il peut atteindre, et que pourtant il ignore cela seul qu’il peut réaliser, voire même cela seul qu’il peut le satisfaire. C’est pourquoi il en jalousera plus d’un pour une situation et des conditions qui sont pourtant adaptées uniquement au caractère de celui-ci, et non au sien, et dans lesquelles il se sentirait malheureux, qu’il serait même probablement incapable de supporter. En effet, de même que le poisson ne se sent bien que dans l’eau, l’oiseau …afficher plus de contenu…
Le caractère de l’homme est invariable : il reste le même pendant toute la durée de sa vie. Sous l’enveloppe changeante des années, des circonstances où il se trouve, même de ses connaissances et de ses opinions, demeure, comme l’écrevisse sous son écaille, l’homme identique et individuel, absolument immuable et toujours le