Science po
Libre-penseur et protestant au moment où loi Combes interdit tout enseignement aux membres d’une congrégation (1904) et de la loi de la séparation des Églises et de l'État (1905) sont votées, il rédige un essai sur la société canadienne dans laquelle il dénonce les écoles confessionnelles ainsi que l’influence religieuse ambiante. D’abord critiqué par le théologien Dominique-Ceslas Gonthier, son ouvrage encore aujourd'hui perçu de manières diverses, certains le jugeant trop critique tandis que d'autres en font un reflet fidèle du passé religieux.
Interprète pendant la Première Guerre mondiale, il est à la fois sociologue, historien et économiste et écrivain. Il enseigne à partir de 1911 à l'École libre des sciences politiques. Proche du sociologue Gustave Le Bon (cf. L'âme des peuples), il publie en 1913 son Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République, ouvrage fondateur de la sociologie électorale dans lequel il insiste notamment sur l’influence de la géologie sur le vote des habitants d’une quinzaine de départements de l’Ouest de la France durant les quarante premières années de la Troisième République. Très attaché à sa ville natale1, il sera le premier président d'honneur de l'Institut Havrais de Sociologie économique et de psychologie des peuples (fondé en 1937).
En 1932, il succède à Gabriel Hanotaux à l’Académie des sciences morales et politiques. En 1933, il obtient la chaire de géographie économique et politique au Collège de France. À partir de 1934, il collaborera de façon régulière au Figaro, jusqu’à sa mort. Il devient Grand officier de la Légion d'honneur. Le 12 octobre 1944, André Siegfried est élu à l’Académie française, en même temps que Louis de Broglie et Louis Pasteur