Scène 3 de la dispute de marivaux
I - Une initiation au monde extérieur
1 Une contemplation du monde
Un plaisir
Le personnage d’Eglé dans cette troisième scène nous est présenté comme un enfant qui naît au monde. En effet, Eglé découvre pour la première fois le monde extérieur, le monde qui l’entoure et qu’elle ne connaissait pas encore.
Eglé se trouve donc émerveillée par ce nouveau monde, si grand.
Michel Gilot, dans son étude L’esthétique de Marivaux, nous parle des plaisirs qu’éprouve Eglé lors de la découverte du monde et fait également ce parallèle avec la naissance : « naître à la vie, goûter à l’existence comme à une aventure ». Eglé naît au monde avec excitation et envie. Elle est très enthousiaste, comme nous le montre la quantité de points d’exclamation, des propositions exclamatives (« Que de pays ! Que d’habitations ! ») et une onomatopée exclamative (« Ah ! »).
Ainsi, ce nouveau monde est une ouverture, une avancée, une évolution, un plus grand terrain d’aventures.
Le langage
Eglé utilise le pluriel pour décrire le monde, il est différent du sien, elle pense donc qu’il y en a plusieurs. Mais Carise la corrige en lui disant que c’est le même monde que le sien, c’est juste qu’elle en ignore encore toute l’étendue.
Après cette correction de langage, Eglé découvre le plaisir de nommer les choses inconnues, en effet, elle n’a jamais vu de ruisseau.
Michel Gilot, dans son étude L’esthétique de Marivaux, ajoute aux plaisirs de la découverte sans doute le véritable pouvoir de l’homme : « découvrir le pouvoir de parler, de nommer, d’échanger des mots, c’est une seule et même chose : le langage est le premier signe et la plus troublante manifestation du dynamisme humain. Dans son jaillissement, il nous restitue immédiatement une présence. »
Eglé ressent ici le besoin de nommer les nouvelles choses qu’elle découvre pour, en quelque sorte, se les approprier, et c’est une réaction typiquement humaine.
1 Des sentiments contraires