Sed non satiata
Vocabulaire
Déité : déesse
Musc : sécrétion odorante
Obi : sorcier noir
Faust : personnage qui a vendu son âme au diable
Constance : vin exotique du Cap (Afrique du Sud)
Nuits : vin capiteux de Bourgogne
Partir en caravane : mener une vie de débauche
Styx : fleuve qui fait neuf fois le tour des Enfers
Mégère : une des Furies, qui venge les crimes impunis
Proserpine : reine des Enfers
Commentaire littéraire :
Sed non satiata fait partie du cycle de Jeanne Duval. Le thème de la belle noire reprend une tradition du poème baroque datant du XVIIème siècle. Baudelaire a voulu en faire un poème moderne.
Le titre « Sed non satiata » vient d’un poème satirique latin : « Juvénal ». Le contenu faisait allusion à la débauche d’une femme d’empereur, Messaline. Baudelaire lisait le latin couramment et c’était pour lui un moyen plus apte à décrire la passion. L’utilisation de la langue de la liturgie est provocateur. Ce titre sert à masquer le côté scabreux et trivial d’un poème.
Le premier quatrain est uniquement descriptif et s’adresse à la femme. Puis il suscite son désir. Dans le premier tercet, il fait une supplication à la femme car il se sent dépossédé de lui-même. Enfin dans le deuxième tercet, il a conscience qu’il ne peut pas la satisfaire.
I – Aspect de célébration de la femme
On peut décomposer ces aspects en plusieurs étapes. Il évoque les couleurs puis le caractère divin, les yeux et enfin le parfum.
Elle est décrite dès le début du texte par un jaillissement d’adjectifs. Le premier quatrain est une accumulation de termes où l’auteur est saturé de qualificatifs. Il ne dit pas « noire » mais « brume » qui est mis en valeur juste après l’hémistiche où il y a une coupe forte avec la virgule. Le mot noir est comparé avec « nuits ». L’« ébène », bois noir très dur s’oppose à « flanc ». Le noir apparaît aussi avec les « noirs minuits ». Il est très vite mis en relation avec « obi », sorcier noir. Le