Sen remix
L’idée de Justice
L’auteur défend la thèse selon laquelle il est inutile (voire impossible) de vouloir déterminer un institutionnalisme transcendantal (c’est-à-dire des institutions parfaitement justes pour créer un cadre dans lequel les membres de la société se conformeraient). Nous devons au contraire promouvoir la justice et éliminer les injustices pour atteindre une justice meilleure.
Il n’existe pas de justice parfaite car tous les théoriciens de la justice (Rawls, Locke, Hobbes, Rousseau…) ont cherché à déterminer ces principes de justice dans une position « originelle » (Rawls : situation d’égalité primordiale dans laquelle les participants ignorent ou sont leurs intérêts), sans se soucier du comportement réel des gens. Nous nous présentons devant un théorème d’impossibilité d’Arrow qui stipule que l’ordre dans lequel chacun d’entre nous établit les principes de justices ne peut pas déboucher sur un consensus général autour de cet ordre commun. Il n’existe pas qu’un seul système de valeurs de justice possible compatible pour tous.
Pour l’illustrer, Sen prend l’exemple de 3 enfants et une flûte (4e de couverture du bouquin).
3 enfants se disputent une flûte qu’ils essaient de s’approprier.
L’un d’entre eux argue que la flûte doit lui revenir car il est le seul à savoir en jouer (utilitariste).
Le deuxième la revendique car il est celui qu’il l’a fabriquée et il est donc normal qu’il jouisse des fruits de son travail (libéral).
Enfin, le troisième la revendique au motif qu’il est le plus défavorisé par rapport aux deux autres enfants, et donc qu’il est juste que ce soit lui qui en jouisse (égalitarisme).
← Résultat : les trois arguments seraient valables selon une conception de justice particulière, et il n’existe donc pas de conception de justice universelle qui soit incontestable.
Il s’agit en fait du problème de faisabilité : même dans de strictes conditions d’impartialité, il n’existe pas d’accord sur la nature d’une