Senghor nocturnes
Etude de Nocturnes (1961) de Léopold Sédar Senghor
Le cadre des poèmes de Nocturnes est le royaume du Sine avec ses spécificités sociales et culturelles. Et le poète raconte souvent ces amours d’adolescent. Dans cette région essentiellement pastorale, l’accent sera mis surtout sur le crépuscule et l’aube, moments favorables à divers fantasmes. L’étude s’intéressera au titre, au sens général du recueil, à la composition, au thème et à l’écriture poétique.
I. Signification de titre
Le thème de la nuit est souvent présent dans les textes des grands poètes, comme Ronsard et Musset. Celui-ci a écrit d’ailleurs Les Nuits. Senghor s’inscrit donc dans cette tradition, mais contrairement à ses devanciers et occidentaux, il a de la nuit des sentiments et des sensations propres à sa race, et surtout à sa culture. De manière générale, la nuit est synonyme d’absence de visibilité, donc d’inquiétude, de peurs et d’angoisses. C’est le moment propice aux cauchemars. Et même si cette signification de la nuit n’est pas absente chez Senghor, il faut retenir qu’elle est souvent valorisée dans la culture africaine. Ainsi elle un moment de tendresses, d’intimité et de retrouvailles familiales. La nuit c’est aussi le temps d’expression des sentiments amoureux. Eclairée par la lune et la constellation, la nuit est favorable aux jeux aux enfants et aux réflexions sur l’univers, sur la vie, sur la mort, car c’est durant la nuit que les mânes des ancêtres viennent visiter leurs demeures.
La nuit fonctionne comme une sorte de métaphore et désigne la couleur noire, et par conséquent l’homme noir, en insistant surtout sur les suggestions et allusions possibles. Chanter le Noir revient pour Senghor à illustrer son combat pour la valorisation de sa race, pour la négritude.
Le mot « Nocturnes » est un adjectif, donc il qualifie quelque chose dont on sait que c’est un pluriel; et l’absence du ou des mots qualifiés crée une sorte d'ébahissement et d’attente. A la