Sensation et perception
Pour designer la connaissance sensible de l’univers, il y a deux termes; sensation et perception.
Définition de la sensation :
La sensation paraît être le donné le plus élémentaire, ce qui est vécu immédiatement pas un sujet incarné ; le chaud, le froid, le rouge, le piquant, le sucré. Et encore l’usage de tels mots pour exprimer les sensations trahit-il leur essence. Une sensation exprimée par des mots est déjà interprétée, conceptualisée ; une sensation pure serait ineffable.
Définition de la perception :
La perception parait plus élaborée, elle porte sur un objet significatif et situé dans l’espace ; par exemple, je perçois à quelques mètres de moi une chaise. La perception supposerait donc toute une construction mentale par laquelle les sensations vécues seraient extériorisées (ce qui aboutit à la perception d’un objet dans l’espace) et interprétées (je perçois des objets significatifs, non pas des lignes et des couleurs mais des maisons, des champs, des hommes, etc…) La perception serait un ensemble de sensations transformés, extériorisées, interprétées. Je me dis par exemple que pour « percevoir » cette chaise, il faut que j’aie préalablement la « sensation » de certaines lignes ; de certaines couleurs que j’interprète ensuite et que j’organise pour aboutir à la perception de cet objet : la chaise.
Thèse ; Théorie Intellectualiste :
La théorie qui insiste sur ce caractère « construit », élaboré de la perception, est appelée théorie intellectualiste. C’est en effet l’intelligence qui, grâce à son travail d’interprétation, transformerait les sensations en perceptions, opérerait un travail de synthèse pour donner à la poussière des sensations une cohésion et un sens. Alain a bien montré ce surplus intellectuel qui est dans la perception ; par exemple, je dis que je perçois un cube ; or je n’ai pas vraiment la sensation d’un cube puisque le cube possède par définition six faces et douze arêtes et qu’il m’est impossible de