Serge pogam
AU SEIN D'UN HOPITAL DE JOUR D'ALCOOLOGIE. Patrick JOUVENTIN
Praticien hospitalier
Secteur Carpentras En préambule à cet exposé, qui constitue mon mémoire de capacité d'alcoologie-toxicomanie, je tiens à remercier le Docteur A. Eynaud, le cadre infirmier Monsieur Pisani et les soignants du Centre Guillaume Broutet pour leur accueil et leur contribution, au bon déroulement de ce travail. Je remercie également le sociologue Ludovic Gaussot et l'ethnologue Sylvie FAINZANG pour leur participation à la réunion "Alcool et sciences sociales" du 29 mars 2002.
Introduction
"L'alcool et l'alcoolisme sont des thèmes de recherche sur lesquels il existe, aujourd'hui, une biographie considérable". "Cependant, et malgré l'abondance de documentation, l'alcoologie reste largement dominée par les sciences biomédicales, les sciences de l'homme et de la société, manifestant peu d'intérêt pour ce domaine" . En préface de "Sciences sociales et d'alcool" Alphonse d'Houtaud parle de "vide à combler". La plupart des travaux d'anthropologie, à l'exemple du livre de Mary Douglas "Constructive Drinking. Perpective on drink from anthropology" portent sur l'approche spécifique du boire et de l'alcoolisation, donc des manières de boire (les pratiques sociales, les valeurs, la sociabilité…). L'objet de mon mémoire est l'étude anthropologique du "problème alcool", à travers les témoignages de patients d'un hôpital de jour d'alcoologie en Avignon. Je traiterai du "problème alcool" et non de la maladie alcoolique, afin d'avoir une vision globale de la perception du trop boire et ce d'autant plus qu'il m'importait de laisser parler les patients, avec leur langage propre. Certes, on peut m'objecter que par les séances d'information pratiquées dans le centre d'alcoologie, le discours biomédical est présent, mais il y a toujours une intrication entre le discours sur la représentation sociale du boire et, en l'occurrence, du "boire trop"