Shakespeare
En premier lieu, les époux s’injurient. Alban traite Goneril de démon. Il considère même qu’il y a plus de mal en la femme qu’en le démon lui-même. Albany traite sa femme de diablesse : « Regarde-toi donc diablesse ! La difformité est moins horrible encore dans le démon que dans la femme. » (page 88). Dans cette réplique d’Albany, nous distinguons clairement la force des propos d’Albany à l’égard de sa conjointe. Goneril a autant, voire moins, d’égards pour son époux que lui en a pour elle. Elle l’insulte. Goneril traite Albany de lâche et d’imbécile : «Homme au foie de lait, qui tend la joue aux horions et la tête à l’outrage, qui n’a d’yeux pour distinguer l’honneur de la patience […] » (page 88). On dénote, dans cette réplique, une figure d’insistance. L’auteur a utilisé une gradation pour accentuer l’injure de Goneril à l’égard de son époux. On retient donc, de ces deux extraits, le caractère injurieux et péjoratif des propos qu’ils s’adressent. Les époux s’injurient.
En deuxième lieu, Goneril et Albany se reprochent le comportement l’un de l’autre. Ils sont en désaccord. Ils s’adressent donc des reproches. Albany considère que la folie du roi Lear est due aux actes de Goneril et de sa sœur. Il n’accepte pas le traitement donné au roi par son épouse et la sœur de celle-ci : « La branche qui se détache elle-même du tronc nourricier doit forcément se flétrir et servir à un mortel usage.» (page 87). Dans cette réplique d’Albany, on dénote une métaphore filée, L’auteur fait usage d’une figure d’analogie afin de substituer le