Siphnos
Ce trésor marque un moment clé dans l'histoire de l'architecture grecque, car c'est le premier bâtiment ionique en Grèce proprement dite et celui qui a permis que le style s'y diffuse. (Rappels sur les caractéristiques du ionique ; on peut avoir une frise continue décorée ou à denticules).
L'ordre ionique, cependant, est un ordre très souple, qui permet une grande diversité dans les monuments. Ainsi des temples aussi monumentaux que celui d'Apollon à Didyme peuvent côtoyer des temples plus petits au plan singulier, tels que l'Erechteion sur l'Acropole, ou de petits trésors. Cette diversité s'explique par le fait que l'ordre ionique s'est développé à l'époque archaïque dans deux régions différentes.
I/ La naissance de l'ordre ionique :
a) L'hypothèse des chapiteaux éoliques : Cette hypothèse se fonde sur une parenté évidente entre les chapiteaux ioniques et éoliques, que l'on trouve au Nord de la côte ouest de la Turquie. On pense pendant longtemps que c'est là l'origine de l'ordre ionique, avant de remarquer que la parenté n'est pas si évidente par la façon dont partent les volutes (les volutes éoliques partent verticalement, les volutes ioniques, horizontalement). En outre la fonction de ces chapiteaux pose problème, car ils présentent, de par leur structure, des faiblesses qui ne leur permettent pas de supporter d'imposants bâtiments, le fût rattaché à la colonne est trop étroit. En outre, aucun de ces chapiteaux n'a les mêmes dimensions, y compris sur un même site. Il paraît donc difficile d'imaginer qu'il fussent associés dans un même bâtiment et on suppose donc que ces colonnes devaient certainement plutôt supporter des statues, des offrandes, etc. On pense que les chapiteaux éoliques ont une origines orientale, voire proche-orientale, grâce à certaines représentations qui ont été retrouvées dans ces régions.
b) L'hypothèse égéenne : les données de Sangri Les fouilles de Naxos