Aperçu sur le socialisme britannique en fin du XIXè siècle.

Remarque initiale sur le terme « socialisme » qui est pris au sens large, à la fois comme opposé du « libéralisme », et donc comme « doctrine d’organisation sociale qui entend faire prévaloir l’intérêt, le bien général, sur les intérêts particuliers, au moyen d’une organisation concertée » (Le petit Robert 2002). Tous les courants peuvent s’en réclamer, anarchistes comme marxistes, réformistes comme révolutionnaires…

Remarque identique sur le terme « radical » : dans les milieux anglo-saxons et souvent comme adjectif en France : mouvement de gauche, extrémiste. Cependant en France, le radicalisme comme mouvement politique est un fort courant de centre-gauche, très puissant surtout sous II° et IV° République, mais extrêmement modéré et réformiste.

Originalités britanniques pour l’apparition du socialisme

1 un pays de l’Ouest développé et relativement démocratique

( Dès le début du XIX°, le RU est le pays phare du capitalisme. C’est le premier pays urbanisé du continent européen, et celui qui voit se développer très rapidement et massivement la classe ouvrière omniprésente, nombreuse et « dangereuse ». Ce développement du capitalisme se fait d’une manière très rapide, « sauvage » et destructrice - villes tentaculaires et polluées - ségrégation sociale et géographique : Cf. l’East End et autres quartiers-ghettos décrits de manière quasi apocalyptique par ENGELS ou par Jack LONDON dans son reportage fantastique sur Londres : Le peuple de l’abîme, de 1902. - destruction du milieu : Black Country, pollution des fleuves… ( ces dégâts du progrès vont engendrer une très radicale critique du capitalisme urbain, qui apparaît chez les grands noms de l’élite cultivée tout autant que chez les militants socialistes : CARLYLE, RUSKIN, MORRIS s’en prennent à la « civilisation » au sens péjoratif fouriériste (ce terme se retrouve dans bien des écrits de MORRIS).

( C’est également