Societe et culture
Alors que l'euro est à son plus bas depuis 16 mois face au dollar, l'économie européenne bénéficie d'une dévaluation compétitive espérée de longue date.
L'Europe a enfin son cadeau de Noël. La baisse de l'euro, qui s'était engagée depuis le mois de novembre, s'est accentuée ces derniers jours. Jeudi, l'euro valait 1,292 dollar, marquant une baisse minime. Mais, d'effritement en effritement, la monnaie européenne s'est dépréciée de plus de 10 % depuis son plus haut du mois de mai, face à son rival américain. Surtout, l'euro est à son plus bas face au billet vert depuis 16 mois.
Cette perte de valeur, synonyme de gain de compétitivité, les grands exportateurs européens l'appelaient de tous leurs vœux. «Le vrai sujet en Europe est celui de la croissance. Et la baisse de la monnaie est historiquement un élément favorable car elle redonne de la compétitivité aux produits fabriqués sur place. Cela donne une impulsion favorable», se réjouit Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis AM.
Vrais et faux dollars
Vallourec, Publicis, Essilor, Edenred: tous ces groupes tirent plus de 40 % de leurs revenus des États-Unis, selon une étude de HSBC, et devraient ainsi bénéficier également du nouvel environnement monétaire. «Il y a les vrais dollars et les faux dollars», prévient toutefois un opérateur de marché. Cet effet d'aubaine, en effet, est moindre pour les groupes européens qui produisent ou encore sont endettés en dollars: leurs marges ne vont pas s'améliorer car leurs coûts vont s'apprécier en même temps que le chiffre d'affaires. La hausse du dollar aura alors un impact positif sur leurs comptes publiés en euros, mais cet enrichissement sera lié uniquement à la conversion.
Au-delà du bénéfice immédiat sur les comptes, l'effet le plus porteur de la baisse de l'euro devrait se faire sentir dans les grandes compétitions mondiales. Les entreprises européennes, allemandes en tête, devraient gagner en attractivité sur