Sociologie des pratiques culturelles et artistiques
Publié le 25 octobre 2008
La notion de pratiques culturelles au sens anthropologique
Qu’est-ce qu’une pratique culturelle ? On peut donner un sens très large à cette notion. On peut répondre dans ce sens sous une forme négative (en disant ce que n’est pas une pratique culturelle) et sous une forme positive (en disant ce qu’elle est) :
• Forme négative. Est une pratique culturelle toute pratique qui ne relève pas de la nature, toute pratique qui ne tire pas sa logique, son sens, ses principes de l’ordre naturel.
• Forme positive. Est une pratique culturelle toute pratique qui, à l’inverse, trouve sa raison d’être par le jeu de la rencontre entre une institution (dimension objective) et des dispositions (dimension subjective) qui se sont mises en place au cours de l’histoire.
Ordre naturel et ordre culturel
Prenons une série d’action : produire, échanger, gouverner, faire la guerre, prier, parler, jouer de la musique, étudier, jouer au football. Toutes ces actions s’effectuent dans un cadre institutionnel. Ce cadre, ce sont, en l’occurrence, les structures économiques (produire, échanger), politiques (gouverner), militaires (faire la guerre), religieuses (prier), linguistiques (parler), artistiques (jouer de la musique), scolaires (étudier), sportives (jouer au football) etc. Par ces structures, les pratiques trouvent un sens ; elles s’organisent ; elles sont encadrées. On remarquera d’ailleurs qu’une pratique se différencie d’une action selon ce critère : une pratique c’est une action institutionnalisée, une action qui trouve son sens dans une structure sociale, qui lui donne une forme, des règles, des normes.
Or, tout ce qui structure l’action et en fait une pratique, toutes ces structures énumérées plus haut ne doivent rien à la nature. On ne les trouve pas à « l’état naturel », pour parler comme Rousseau. Elles se sont mises en place au cours de l’histoire. Elles sont en perpétuelle