Socrate « Nul n'est méchant volontairement » Pour Socrate « le bien est la source de toutes nos actions ». Celui qui fait le mal se trompe car il le considère, en son for intérieur, comme un bien. La faute est donc une erreur et l'erreur un manque de connaissance. Le sens commun distingue la faute de l'erreur. Un médecin consciencieux qui tue son malade par une prescription inadaptée, n'est pas coupable, à l'inverse d'un empoisonneur ayant programmé la mort de sa victime. C'est ce choix délibéré d'une fin mauvaise qui constitue la faute. Elle constitue la catégorie essentielle de la pensée morale. Mais cette distinction entre la faute et l'erreur est moins claire qu'il n'apparaît à première vue. Ainsi, Socrate soutient que la faute se réduit à une erreur, que nul n'est méchant volontairement car « le bien est la source de toutes nos actions ». [1] L’universalité du jugement de valeur Considérons d'abord cette notion de bien. À première vue, elle peut sembler un concept un peu vague dont il est difficile de déterminer la compréhension et l’extension. D'une part, en effet, le bien est indéfinissable. Et d'autre part, des choses différentes, et parfois même opposées, sont jugées bonnes selon les époques, les lieux, les individus. On pourrait prendre prétexte de ces incertitudes pour reléguer l'idée de bien au rang des simples opinions indignes d'un examen sérieux. Ce serait méconnaître son caractère essentiel de principe. Un principe, en effet, ne se définit pas car il est ce à partir de quoi les autres choses se définissent. Ainsi, on détermine le triangle comme une portion d'espace délimitée par trois droites ; mais l'espace qui sert à définir n'est pas lui-même défini. Il est pourtant l'objet d'une intuition évidente.[2] Il en est de même pour le bien. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer l'usage que chacun fait du concept de meilleur. Tout le monde s'y réfère constamment, dans le