Sophiste
Ils différaient des philosophes qui les ont précédés, parce qu’ils donnaient pour but à leur science non plus ce qui est (objet à connaître), mais les intérêts du sujet qui connaît.
Aussi bien professeurs, conférenciers, prescripteurs d’opinion, ils défendaient leurs intérêts avant tout matériels. Maritain écrit d’eux « qu’ils voulaient les profits de la science sans vouloir la vérité. » Profits de la science en tant que celle-ci était au service de leur volonté de domination, de puissance.
« Ils ne voulaient pas la vérité. Ne demandant au labeur de l’intelligence qu’un moyen de faire apparaître, à leurs yeux comme à ceux des autres, leur propre supériorité, ils devaient être amenés fatalement à faire consister la science la plus enviable dans l’art de nier et de détruire par le raisonnement, la destruction étant pour les hommes comme pour les enfants la plus facile manière de manifester leur force ; et aussi dans l’art de soutenir le pour et le contre avec une égale vraisemblance, - autre marque de force et d’habileté. » (Maritain, page 66-67 in Eléments de philosophie)
On comprend alors pourquoi la seule doctrine à laquelle la sophistique ait pu aboutir ait été ce qu’on nomme le relativisme et le scepticisme.
Protagoras (480-410) déclarait que « l’homme est la mesure de toutes choses, de celles qui sont en tant qu’elles sont et de celles qui ne sont pas en tant qu’elles ne sont pas » ce qui signifie que tout est relatif aux dispositions du sujet.
Gorgias (485-380) enseignait qu’il n’y a pas de vérité.
Il proposait ce genre de raisonnement : l’être n’est pas, rien n’existe, donc le non-être est le non-être, donc il est, disait-il en jouant sur le mot est ; donc l’être, qui est son contraire n’est